Secteur agroalimentaire : un marché chamboulé par des tensions en 2023 ?
En 2022, le secteur agroalimentaire a été confronté à de nombreux défis. Ce début d’année 2023 n’est pas en reste. La crise sanitaire, la guerre en Ukraine, la forte inflation … sont autant de facteurs qui mettent ce marché concurrentiel en péril et sensible à de nombreuses tensions. Cela a entrainé de nombreuses perturbations dans les chaînes d’approvisionnement, les importations et exportations et une augmentation des coûts de production. Aujourd’hui, nous vous proposons un tour d’horizon sur les tensions que traversent ce secteur, avec la participation de deux managers de transition CAHRA, Vincent Moulay et Frédéric Doré.
Agroalimentaire : un marché en rupture
Le marché de l’agroalimentaire est actuellement en rupture en raison de l’augmentation des coûts des matières premières. Cette hausse des coûts a des répercussions sur tous les acteurs de la chaîne d’approvisionnement, notamment les sites industriels qui doivent absorber ces coûts supplémentaires. Les tensions sont également très fortes avec la Grande Distribution qui, face à ces augmentations de prix, crée un rapport de force déséquilibré avec les producteurs. Cela cause également des ruptures de stock en magasin. Les consommateurs quant à eux, se retrouvent impactés par cette situation car ils ne peuvent plus consommer certains produits en raison de leur pouvoir d’achat très affecté par l’inflation et par cette rupture de stock. Il est donc crucial de trouver des solutions pour gérer ces tensions et ces ruptures de stock pour maintenir une stabilité dans le marché de l’agroalimentaire.
L’explosion des coûts de production
Pour l’industrie agroalimentaire, les coûts des matières premières ont augmenté (céréales, oléagineux, protéines animales..) tout comme les coûts de production dû à l’explosion des coûts énergétiques.
La gestion et la maitrise de ces coûts deviennent prioritaires sur ce marché (et c’est bien pour la planète !) .
Cependant, certaines usines sont donc contraintes de fermer, notamment les plus énergivores.
Ce qui induit également du chômage technique pour les employés de ces mêmes sites fermés.
Autre sujet important en lien avec les coûts de production : le changement des normes en terme d’emballage.
En effet, pour faire du bien à l’environnement et à la planète, une grande chasse au gaspillage est ouverte. Le recyclage est nécessaire et l’utilisation de certains emballages sont à proscrire notamment le plastique au profit du verre. Le problème du verre est que le marché est très concentré, il y a des ruptures de livraison. Cependant, les entreprises agroalimentaires doivent veiller à recycler leurs emballages.
Il y a encore du chemin à faire dans ce secteur, pour mettre en place des stratégies pour encourager l’utilisation de pratiques durables et écologiques, qui vont dans le sens d’une augmentation de coûts aussi bien pour les industries que pour le consommateur.
Il est donc important pour le gouvernement et les acteurs du secteur agroalimentaire de travailler ensemble, pour trouver des solutions pour réduire les coûts de production et stabiliser les prix des produits alimentaires.
Les perspectives du marché par nos managers de transition CAHRA
La hausse de l’ensemble des coûts est incontestable. La question que nous pouvons nous poser est la suivante : « Devons-nous réellement fermer des sites de production agroalimentaire ? ». C’est clair que certaines industries agroalimentaires consomment énormément de ressources énergétiques. Cependant, nous pensons que nous ne pouvons pas en faire une généralité dans ce secteur en particulier. N’y a-t-il pas un effet d’opportunité ? Le Gouvernement propose aux sites qui ferment, de bénéficier de l’APLD* pour stopper une usine à moindre frais.
Pourtant en appliquant certaines mesures, les usines les plus énergivores pourraient voir leurs factures d’énergie diminuer d’au moins 20% et jusqu’à 30%. Il y a vraiment une professionnalisation qui doit se faire dans les entreprises sur le sujet des dépenses énergétiques.
Il en va d’un enjeu crucial voire même d’une question de survie à savoir le niveau de marge. La Grande Distribution va grogner comme jamais mais elle n’a pas le choix. Le Gouvernement est un acteur majeur dans cet enjeu.
Au-delà des considérations économiques, ce que nous constatons aussi c’est que ces tensions mettent en lumière un enjeu RH. De plus en plus de collaborateurs quittent les usines ! Il y a donc moins de mains d’œuvre et d’autant plus de difficultés à recruter et fidéliser. Les directions des ressources humaines doivent se transformer pour faire face. Remettre l’humain au cœur des usines agroalimentaires est nécessaire et crucial. Cela implique, selon nous, une vraie démarche de qualité de vie au travail, une considération de l’individu au travail, de redonner du plaisir aux équipes tout en revalorisant les salaires.
Les spécificités de faire appel à CAHRA – management de transition
La plus-value de nos managers de transition ? Une grande expérience du terrain et des processus propres à l’industrie ; de réelles qualités humaines et relationnelles ; une boîte à outils leur permettant de mener à bien leur intervention dans tout type de contexte industriel.
S’ils disposent d’une solide expertise métier, leurs compétences comportementales sont également très développées, sachant que CAHRA y attache beaucoup d’importance. Il s’agit notamment de la stabilité émotionnelle, décisive en vue d’intervenir efficacement dans un contexte de transformation ; d’une grande capacité d’écoute active et d’un sens de l’observation aiguisé ; de possibilités de compréhension des situations dans toutes leurs dimensions, en dehors du moindre jugement ; et de la capacité à mobiliser les ressources internes et à les guider dans la transformation.
*L’APLD est un dispositif de soutien à l’activité économique qui offre la possibilité à une entreprise – confrontée à une réduction durable de son activité – de diminuer l’horaire de travail de ses salariés, et de recevoir pour les heures non travaillées une allocation en contrepartie d’engagements, notamment en matière de maintien en emploi. Son accès est conditionné à la signature d’un accord collectif.