Dans la peau d’un manager de transition | Etape 1 : une mission à préparer

Des premiers contacts avec le client au départ de l’entreprise, nous avons suivi un manager de transition au cours d’une mission. En immersion, découvrez dans ce premier épisode comment Thierry Jouzel, chez CAHRA depuis 4 ans, se prépare avant d’intégrer un effectif.
J-5 : dans les starting-blocks
Après une longue mission, je suis en repos chez moi, près de Nantes. Même si j’apprécie cette pause régénératrice, je commence à tourner en rond depuis 3 semaines et m’impatiente de repartir pour relever un nouveau défi. Transmission de pensée : mon téléphone sonne ! C’est le directeur de mission de CAHRA qui me demande si je suis disponible pour me rendre dès le lendemain dans l’est de la France. Ma compagne me regarde, comprend et acquiesce avec un léger sourire, et je confirme ma présence.
Après avoir pris quelques informations sur l’entreprise et ce qui est attendu, je prends toutes les dispositions nécessaires pour être au point de rendez-vous avec le donneur d’ordre et le développeur commercial CAHRA.
A mes débuts en tant que manager de transition, j’avais pour habitude de me renseigner le plus possible avant le début de la mission : le secteur d’activité de l’entreprise, son histoire, ses caractéristiques… Mais au fil du temps, et après en avoir discuté en interne, j‘ai évolué vers une approche plus détachée de ces aspects. Bien sûr, ce sont des points importants, mais il est davantage adapté de privilégier l’écoute, la relation humaine, en se dépolluant de ces considérations qui peuvent engendrer des a priori. J’ai aussi pris confiance, que ce soit par ma première vie professionnelle de manager dans l’automobile, ma deuxième dans une PME de menuiserie, ou depuis 4 ans en tant que manager de transition. Un mix d’expériences, entre l’extrême rigueur d’une industrie très standardisée, l’approche plus flexible d’une structure moins mature, et, dernièrement, de multiples missions aux problématiques diverses.
J-4 : le rendez-vous de détection, un lien à tisser
Après avoir pris l’avion en direction de l’aéroport Lyon-Saint-Exupéry, je retrouve le développeur commercial pour partager un café. Nous discutons de choses et d’autres, mais surtout du rendez-vous de détection qui se profile dans une heure. Nous nous rendons sur le site de l’entreprise qui sollicite les services de CAHRA. L’objectif est d’écouter attentivement le donneur d’ordre concernant ses attentes, évaluer s’il est le décideur de la mission mais aussi créer du lien qui nous permettra d’aller dans le bon sens, en toute confiance.
Le courant passe bien, nos échanges sont fluides. Il y a une volonté de bien faire, un terrain favorable au changement malgré l’urgence de la situation. J’écoute avec humilité, j’explore pour comprendre… J’essaie de saisir les enjeux, à la fois de l’entreprise et ceux, plus personnels, du potentiel donneur d’ordre : ce qu’il dit et ne dit pas, ce qui s’est mal passé et pourquoi… Même si je ne suis pas aguerri à l’activité de l’entreprise, je me sens capable de les aider. J’ai hâte de débuter.
Chez CAHRA, il est toujours possible à ce moment-là de trouver un autre manager de transition parmi le panel disponible. C’est important que chacun se sente à l’aise avant de se lancer dans une mission pouvant durer plusieurs mois et qui est primordiale pour l’activité de l’entreprise et les équipes qui la font vivre.
Après un peu plus d’une heure d’entretien, aussi constructif que sympathique, nous nous disons au revoir et surtout à très vite. En effet, le début de mission doit intervenir rapidement pour assurer la continuité de l’activité, tout en diminuant l’impact de la désorganisation liée à l’absence de manager.
J-3 : réfléchir la mission à venir
Depuis mon hôtel, je me remémore le rendez-vous de détection de la veille et relis mes notes. Je dispose cette fois de 2 jours à compter de cette rencontre pour rédiger un rapport qui expliquera la démarche, mon poste, la mission, les méthodes… L’objectif est d’être succinct et impactant. Ce document, que je présenterai à l’oral, sera utile pour la suite. J’échange par mail et téléphone avec le développeur commercial pour faire une synthèse de qualité.
J-2 : la restitution comme une confirmation
De nouveaux dans les locaux de l’entreprise, je m’occupe de la présentation, en commentant à l’oral. Cette restitution, qui peut parfois être réalisée dès le lendemain de la détection, se fait idéalement en physique, mais peut aussi se faire en Visio si le donneur d’ordre est moins disponible… mais ce n’est pas l’idéal pour convaincre.
Cette étape est également l’occasion de poursuivre les échanges. Certaines rectifications concernant les enjeux et les objectifs de la mission du manager de transition sont possibles. Ensemble, nous re-questionnons des éléments, nous amendons des points importants et nous nous assurons que le choix des mots employés est le bon.
Dès lors, nous sommes dans l’attente de la signature du contrat. Pour cette mission, nous avons eu la confirmation dès le lendemain pour une prise de poste dans la foulée.
Jour-J : dans le grand bain !
Le jour de mon entrée officielle est arrivé. Nous avons convenu que je me présente aux portes du bâtiment à 10h30, après le rush matinal, afin que le donneur d’ordre puisse m’accompagner. C’est toujours un moment particulier, avec un mélange d’inquiétude de ne pas être à la hauteur, mais aussi d’envie de bien faire, d’impatience… Mais cela n’a heureusement jamais été bloquant pour moi. Le matin, avant de me rendre dans les locaux de l’entreprise, j’en profite pour regarder les logements à proximité sur Airbnb. C’est essentiel de mettre tout de suite de bonnes bases pour que je puisse me concentrer sur la mission. Cet équilibre vie privée / vie professionnelle est un point crucial. J’aborde cela avec sérénité. L’expérience des déplacements…
Sur le trajet de l’hôtel jusqu’au site, je suis concentré, me remémorant les principes de CAHRA : garder la bonne posture, avancer de manière neutre, sans enjeu personnel, tout en épousant le langage et l’univers de l’équipe que je vais intégrer.
Grand honneur, mais aussi pression, l’ensemble du service que je vais accompagner pendant cette période de transition est réunie pour m’accueillir, en compagnie du comité de direction. Cela me permet de me présenter, même si le donneur d’ordre avait déjà parlé de moi en amont. En quelques mots, j’explique mes objectifs. Heureusement, mes quelques tentatives d’humour font mouche : une bonne impression qui aidera assurément à engager la discussion avec chaque membre de l’équipe.
Et maintenant que tout est lancé, ma priorité des priorités : retenir chaque prénom, observer et libérer la parole pour aller au-delà du brief du donneur d’ordre !
